ÉTAT DE SIÈGE jusqu'À aujourd'hui...



2005-2008
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Avril 2004

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GAZA - état de siège

laboratoire

Gaza 2005 - © CUP

Gaza a depuis très longtemps servi de laboratoire pour les forces d’occupation israéliennes, surtout depuis le début de la 2e intifada (septembre 2000). Grâce à l'achèvement de l'extrême hermétisation de toutes les frontières de la bande de Gaza, les forces d’occupation israéliennes ont pu y expérimenter en toute liberté et impunité diverses stratégies destructrices (contraires au droit international) qu’ils ont ensuite exportées ailleurs. Les principales expérimentations étant:

  1. enfermement / séquestration
  2. spoliation du territoire et de ses ressources
  3. fragmentation / bantoustanisation
  4. dépendance économique
  5. blocus
  6. terreur
  7. destruction de toutes les infrastructures
  8. manipulation médiatique

 


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Enfermement / Séquestration

mur AbuDis - 2005 - © CUP

Le mur qui se construit actuellement en Cisjordanie a déjà été testé auparavant dans la bande de Gaza. En effet, le contrôle total des frontières de Gaza a été mis en place depuis fort longtemps et la fortification, "l'hermétisation" de cette frontière a été constamment agrémentée de

  • noman’s land (larges zones de terres agricoles ou habitées complètement rasées sous des prétextes sécuritaires et séquestrées au mépris du droit internaitonal (4e Conventions de Genève);
  • de murs de plus en plus hauts : que ce soit sur le long de la frontière (Rafah 2004) ou à l’intérieur même de la bande de Gaza, comme c’était le cas à Khan Yunis où un mur de 6m de haut séparait les palestiniens des colons israéliens ; mur agrémenté de miradors d’où les soldats israéliens s’amusaient à tirer sur tout ce qui bougeait dans un large rayon.

Ce mur de Khan Yunis était le prototype même de celui que l’Etat d’Israël érige actuellement en Cisjordanie au mépris des décisions de la Cour Internationale de Justice de la Haye. Mur qui va bientôt complètement encercler les cisjordaniens comme leurs compatriotes de Gaza le sont depuis fort longtemps. Actuellement, en plus du mur qui avance rapidement, la construction de checkpoints high-tech de plus en plus inhumains progresse dans l'indifférence la plus totale (actuellement plus de 650!), mettant en place les verrous de la future grande prison à ciel ouvert de Cisjordanie.

En plus des 9'850 prisonniers palestiniens détenus actuellement dans les geôles israéliennes de manière arbitraire et illégale, à terme c'est toute la population palestinienne (3.5 millions de personnes, dont 1.4 millions SONT déjà emprisonnés à Gaza) qui sera totalement enfermée derrière des murs, avec miradors, systèmes d'alarme hyper-sophistiqués, patrouilles militaires fréquentes, etc etc. La séquestration d'un peuple entier sous prétexte de sécurité, cela ne réveille-t-il pas de sinistres souvenirs dans les consciences?


> "149 agglomérations palestiniennes subissent les effets du mur" - Arab48 16-09-05
> "Nouveau rapport sur Jérusalem-Est et le mu" - 14-12-05

 

Spoliation du territoire et de ses ressources


apartheid - Gaza nord 2005 - © CUP

Brandissant toujours de fallacieux prétextes de "sécurié", l'Etat d'israël annexe sans cesse de nouveaux territoires, tout en choisissant soigneusement les terres à coloniser non seulement pour agrandir son territoire, mais aussi en fonction des ressources en eau.

A Gaza, avant l'évacuation les colons avaient le droit de pomper de l'eau de la nappe phréatique sans aucune limite pour bien reverdir leur pelouses gazonnées et cultiver de manière extensive des fruits et légumes très gourmands en eau. Alors que les Palestiniens, eux, regardaient impuissants leurs puits détruits par les bulldozers israéliens, avec interdiction formelle de les reconstruire ou d'en forer de nouveaux. De surcroit, la puissance occupante poussait même le cynisme jusqu'à revendre aux palestiniens leur propre eau à des prix bien supérieurs aux tarifs dérisoires payés par les colons israéliens. De plus, une grande partie de l'eau pompée dans la nappe phréatique était acheminée vers Israël pour les besoins de l'agriculture.


> "Vols de terre et expulsions" - Saed Bannoura 13-03-06

> "l’eau est une arme utilisée contre les Palestiniens par leurs occupants israéliens" - IMEMC 26/03/06


Non seulement les colons ont sur-pompé la nappe aquifère (un colon consomme environ 5 fois plus d'eau qu'un palestinien tout en la payant 4 fois moins cher que les Palestiniens!), provoquant un forte hausse de la salinité de l'eau et la rendant non potable en de multiples points de Gaza; mais en plus en partant ils l'ont laissée fortement pollueé.


> " Les colons sont partis, l’eau polluée reste" - Amira Hass 09-09-05

Cette stratégie de spoliation des terres les plus riches est actuellement à l'oeuvre en Cisjordanie. Il suffit de comparer la carte des ressources aquifères et celle du tracé du mur pour se rendre compte de l'intérêt d'annexer des terres supplémentaires (à l'intérieur des frontières de 67), mais montre également à quel point la colonisation a été et est toujours planifiée en fonction de buts hautement stratégiques.

La spoliation des terres n'est pas uniquement appliquée en Palestine. Israël occupe le Golan et les fermes de Sheba depuis 1967. Et l'offensive actuelle contre le Liban n'a pas pour but uniquement d'éradiquer le Hezbollah, mais elle vise également l'occupation et à terme l'annexion du Sud-Liban jusqu'au fleuve Litani, dont l'eau est convoitée par Israël depuis sa création...

Que la colonisation puisse non seulement perdurer, mais de surcroît être constamment encouragée (impôts réduits, infrastructures gratuites et autres avantages substantiels offerts par le gouvernement israélien à ses chers colons), sans qu'aucune nation dite civilisée n'y trouve rien à redire est en soi un des plus grands scandales de notre époque et reflète bien le deux poids deux mesures appliqué dans cette région en matière de respect du droit international. Depuis bientôt 60 ans nos gouvernements sont complices, puisqu'ils refusent de dénoncer et de sanctionner la colonisation qui gangrène la Palestine. (voir carte des colonies en 2002)


> "Comment convertir la terre palestinienne en terre israélienne" - Akiva Eldar 01-01-06

 

> "La longue marche des colonies juives en Palestine" - Luis Lema
13-08-05


 

Fragmentation/ bantoustanisation


mur Mawasi - 2005 - © CUP

Avant le « retrait » des colons de la bande de Gaza, les palestiniens étaient non seulement coupés de l’extérieur par les frontières sur-gardées, mais en plus le territoire était fragmenté par les routes dites de contournement, reliant les colonies à Israël, routes protégées par des checkpoints là où elles croisaient les routes à usage des palestiniens. Ces checkpoints étaient très fréquemment fermés à la circulation, parfois même pour de très longues périodes (4 jours en 2002 quand nous y étions...). Ce qui rendait les trajets à l’intérieur du territoire exigü de la bande de Gaza (40 km du nord au sud) souvent impossible.

Ce morcellement territorial a fortement fragmenté la société entière déjà précarisée par l’étau d’une économie de dépendance. La fragmentation sociale a favorisé une certaine radicalisation de la société (auparavant plus ouverte et libre), une montée en force des valeurs traditionnelles (tribales et islamiques) ainsi que l’émergence de bandes armées (plus ou moins mafieuses) rivalisant pour le pouvoir (d’où la situation semi-chaotique d’avril 2006)

Cette fragmentation sociale plus ou moins réussie dans la bande de Gaza est entrain d’être appliquée à plus large échelle en Cisjordanie où la construction du mur prévoit le morcellement des zones palestiniennes en bantoustans déconnectés les uns des autres, ou très facilement « déconnectables » par un savant réseau de tunnels-avec-portail, "gates" et checkpoints hyper-étanches sous contrôle total de l'armée israélienne (voir carte).

Cette stratégie à l'oeuvre en Cisjordanie a été conçue sur le modèle de Gaza, dans le but de casser les liens sociaux, désolidariser les gens, créer des rivalités internes, dans l'espoir de briser la capacité de résistance de tout le peuple palestinien. Mais c'est le contraire qui se passe: face à cette machinerie destructrice les liens se resserrent, la cohésion sociale et la détermination à résister ne font qu'augmenter.














> cartes du mur
www.stopthewall.org

(en anglais)

> "L’armée israélienne sépare totalement le nord et le sud de la Cisjordanie" -
PCHR 25-04-06

> "La bataille pour Jérusalem capitale" - Danny Rubinstein
06-04-06


 

Dépendance économique

Gaza 2005 ©CUPDu contrôle de la circulation des marchandises entrant et sortant de Gaza, découle bien évidemment un contrôle total sur toute l’économie de la bande de Gaza. L’économie locale ne pouvant pas se développer, depuis plusieurs décennies les palestiniens de Gaza et de Cisjordanie étaient forcés d’aller chercher du travail en Israël. Travail que les Gazaouis ont maintenant tous perdu du fait de la fermeture depuis fort longtemps du seul point de passage d'Eretz. La majorité des habitants des camps de réfugiés (environ 900'000 à Gaza) ont été dépendants depuis 1948 de l’aide humanitaire internationale (à travers l'UNRWA) ; mais c’est maintenant toute la population qui est devenue l’esclave de la générosité extérieure.

Depuis février 2006 (6 mois à ce jour!), outre l'état de siège total, la bande de Gaza est confrontée à la dernière invention israélienne en matière de blocus, avalisée par la communauté internationale: le gel des transferts d'argent vers le gouvernement palestinien, pourtant démocratiquement élu.

Ce blocus bancaire a lourdement pénalisé les fonctionnaires qui jusque là avaient été épargnés. Et c’est maintenant toute la société palestinienne qui est précarisée, dans le but de les mettre à genou pour briser tout esprit de résistance, et pousser la population à se rebeller contre son gouvernement.


> "Clandestins sur leur propre terre" - 08-02-06

Toute cette stratégie est également à l’œuvre en Cisjordanie ou depuis le début de la 2e intifada, les multiples entraves faites à la circulation des biens et des personnes à travers le mur et ces innombrables checkpoints de plus en plus inhumains; fait que de nombreux producteurs et entrepreneurs de Cisjordanie ont essuyé des pertes financières énormes, voire même fait faillite. Par exemple, la culture des olives, culture traditionnelle en Cisjordanie depuis des siècles et seule source de revenu pour de nombreuses familles, sa production a fortement chuté, car de nombreux agriculteurs n’ont plus accès à leurs terres (mur d'apartheid) ou alors sous des conditions draconniennes (soumis à autorisations délivrées au compte-gouttes, portails fermés, etc etc), mais en plus ils ne peuvent plus transporter leurs marchandises à l’extérieur à cause des checkpoints et barrages routiers qui empêchent sciemment les palestiniens d’écouler leurs produits: on trouve des tomates israéliennes sur les marchés de Ramallah alors que les agriculteurs palestiniens n'arrivent plus à écouler leur propre production de tomates... (Perte du secteur agricole palestinien depuis l’Intifada: 1,6 milliard de dollars).

Le but étant de rendre impossible tout développement normal de l'économie palestinienne, réduite à un état de dépendance totale, répétition d'un même scénario déjà bien rodé à Gaza...


> " Plan de réalignement de la Cisjordanie" - David Bloom 27-06-06


 

Blocus / état de siège

Le blocus actuel de la bande de Gaza sert à nouveau de modèle pour la Cisjordanie. Evidemment que les plans de construction du mur ont tout prévu afin de pouvoir enfermer la population de Cisjordanie comme à Gaza dans Eretz passage inhumain - gaza 2005 ©CUPune grande prison à ciel ouvert, et toutes les infrastructures carcérales nécessaires (murs, miradors, patrouilles de geôliers, checkpoints, portails faciles à verrouiller, etc) sont entrain de se mettre en place à une vitess effarante.

Bientôt il sera très facile pour Israël d’appliquer en Cisjordanie le même état de siège barbare que celui actuellement en cours à Gaza, et le monde regardera sans broncher cette punition collective tout en répétant à qui mieux mieux "Israël a le droit de se défendre"... 3.5 millions de Palestiniens séquestrés, humiliés, affamés et bombardés pour raisons de sécurité, ça ne choquera plus personne, c'est déjà le sort de 1.4 millions d'entre eux à Gaza et le monde reste silencieux.


> "Un appel du PCHR : crise humanitaire dans la Bande de Gaza !" - PCHR 01-07-06

 

Terreur et armes non conventionnelles

Les essais en matière de bombes à sous-munitions, bombes au phosphore, avions passant le mur du son, tels qu’ils sont décrits actuellement en parlant du Liban ont été testés à grande échelle depuis des années sur la population de Gaza, avec une intensité majeure depuis le retrait des colons (puisque auparavant les déflagrations pouvaient incommoder les colons…)

Leur but est bien sûr de terroriser la population (dont un très large pourcentage souffre de traumatismes extrêmement sévères) et le résultat a dû sembler probant à l’état-major de l’armée israélienne pour qu’il décide de l’appliquer avec la mêmepopulation civile ciblée - Gaza 2005 ©CUP intensité également sur la population civile libanaise (à ce jour: 900 tués des milliers de blessés, des centaines de milliers de déplacés), sans l’ombre d’une réaction des chancelleries occidentales... La différence avec Gaza étant que au Liban les populations civiles ne sont pas parquées dans des bantoustans et ont pu fuire en masse les lieux les plus ciblés par les bombardements; alors qu'à Gaza aucune fuite n'est possible, les civiles gazaouis n'ont nulle part où aller...

La guerre contre le terrorisme se trompe de cible: les pires ravages sont causés en premier lieu par les États terroristes, dont Israël fait partie. Le Terrorisme d'Etat restant malheureusement encore impuni. A quand un tribunal international doté de moyens juridiques universels pour juger les crimes de guerres? A quand une entité dotée de vrais pouvoirs pour faire respecter les résolutions de l'ONU?


> "obus au phosphore" - Gideon Levy
10-11-05

> "Israël : l’horreur en acte" - Philippe Zarifian
31-07-06


> "Ce que nous avons fait est fou et monstrueux" - Saed Bannoura 13-09-06


 

Destruction de toutes les infrastructures

La destruction des infrastructure et des bâtiments officiels est une grande spécialité de l'armée israélienne. Dès le début de la 2e intifada (2001-2002)Centrale électrique Gaza 2005 ©CUP les bombardements ont partiellement ou complètement détruit aéroport, port, bâtiment de la police, résidence d'Arafat, etc, etc etc (la liste est trop longue); alors même que des régiments de soldats occupaient divers ministères palestiniens en Cisjordanie saccageant et souillant tout sur leur passage, détruisant des archives et des données précieuses pour toute la population (la Moqataa, le ministère palestinien de l'éducation en 2002, etc).

 

Le 28 juin 2006 israël a commencé une nouvelle offensive d'envergure soit-disant pour libérer un soldat capturé ("kidnappé" diront les propagandistes comme s'il s'agissait d'un civil), dévastant en quelques jours de nombreuses infrastructures de la bande de Gaza: des ponts, des routes, des centrales électriques, des bureaux des ministères, etc. privant la population d'électricité et d'eau courante, prenant en otage plusieurs parlementaires démocratiquement élus, semant la terreur et la mort dans la population civile palestinienne déjà en état de siège depuis des mois.


> "Le “nouveau Moyen-Orient” d’Israël" - Tanya Reinhart
28-07-06

> "L’enfer peut s’appeler Gaza" - Achraf Aboul-Hol
23-07-06


La même stratégie se répètera quelques semaines plus tard au Liban (à partir du 12 juillet 2006): sous le prétexte similaire de la capture de deux soldats israéliens, l'armée israélienne achevé en peu de temps la destruction totale des infrastructures du pays, le blocus terrestre et maritime, ajoutant à cela des bombardement sur des civiles innocents, entraves aux civiles en fuite et aux équipes de secours, usage de matériel de guerre non conventionnel (bombes au phosphore...), etc. alors même que les libanais ne sont nullement responsable de l'enlèvement de ces deux soldats (quand bien même on pourrait justifier d'une offensive d'une telle ampleur pour un si petit prétexte...)

Gaza juin 2006 – Liban juillet 2006: mêmes tactiques, même efficacité monstrueuse, mêmes "dommages collatéraux" (entendez par là : mort et blessures infligés à des civiles innocents)
Qui paiera la facture? Jusqu'à maintenant c'est toujours la communauté internationale qui a lâchement payé les factures des crimes et destructions israéliens...


> "Lorsque le ciel sème la mort" - Azmi bishara 04-08-06

 


 

Manipulation médiatique

Au niveau médiatique, Israël réussit également le tour de force d'imposer son propre lexique, tout un vocabulaire à son avantage. Le "retrait" de Gaza étant l'exemple le plus flagrant de bluff médiatique réussi: pendant que les caméras focalisaient sur les douleurs des pauvres colons déracinés de Gaza de force (avec relogement et compensations financières...), au même moment la progression de la colonisation en Cisjordanie était fulgurante. Pourtant Israël a réussi faire croire au monde que les 8'000 colons de Gaza évacués représentaient un énorme sacrifice, un cadeau fait aux Palestiniens; alors qu'ils ne représentent que 3% du total des colons israéliens!! (actuellement ils sont 450'000 en Cisjordanie)

De même, le mot "désengagement" donne l'illusion de la fin de l'occupation de Gaza, alors que c'est le contraire! Le contrôle total et hermétique de toutes les frontières de Gaza par l'armée israélienne; le contrôle total de toute la vie quotidienne des gazaouis imposée par Israël (tous les documents officiels, cartes d'identité, acte de naissance, etc sont émis par l'état d'Israël...); sont les marques d'une occupation masquée mais toujours aussi implacable et bien réelle.

Les mots sont maléables et Israël dissimule l'ampleur de sa barbarie derrière des mots "allégés" (mini-calories), qu'il réussit à imposer au monde. Quelques exemples:

  • les médias nous disent que les soldats ont été "enlevés" ou "kidnappés" (comme si c'étaient des civiles) alors qu'ils ont été "capturés" en guise de monnaie d'échange pour obtenir la libération de quelques uns parmi les 9'850 palestiniens (une majorité de civiles; de nombreux mineurs) détenus illégalement par Israël dans ces prisons (et donc kidnappés, eux!).
  • on nous martèle qu'Israël a "le droit de se défendre" alors même qu'il n'a pas été agressé et que c'est lui l'agresseur! la capture d'un soldat à Gaza et de 2 soldats au Liban ont été faites dans le but d'échanger des prisonniers. Et les civiles Gazaouis et Libanais ne sont en aucun cas responsables de ces captures.
  • on dit "il pleut des roquettes sur Sderot (ou sur Haifa)"
    mais on ne dit jamais "Il pleut des bombes à sous-munitions (ou au phosphore) sur Rafah (ou sur Qanaa)"
  • "dommages collatéraux" signifie mort et blessures infligés à des civiles innocents
    y a-t-il un nom pour décrire les "dommages collatéraux" causés par des armes prohibées (bombes à sous-munitions, au phosphore,...) ? faut-il dire "dommages collatéraux décoratifs" ou "parfumés"?
  • les palestiniens (même des mineurs) sont toujours décrits comme "militants armés" alors que les soldats israéliens sont des personnes humaines avec des états-d'âme...
  • des chars israéliens encerclés deviennent "de pauvres tanks sans défense"
  • etc etc etc... la liste est bien trop longue

De même les noms des opérations d'agression israéliennes sont très souvent idylliques: "pluie d'été", "arc-en-ciel", etc... (la météo semble une source inépuisable pour ces "poètes en uniformes"...) Le sommum du cynisme est ici à l'oeuvre et le monde avale ces mots sans réfléchir, jusqu'à ce que quelques images incontrôlées viennent malencontrueusement contredire les paroles... (massacre de Qanaa, 30 juillet 2006: 58 civiles morts dont 30 enfants)

Gaza 2005 - © CUP

C'est toute la terminologie guerrière qui est revisitée et que nos journalistes nous resservent sans aucune réflexion ni remise en question.

Nous avons le devoir de rectifier le sens des mots, de rappeler sans cesse à nos médias et à nos gouvernements la portée des mots qu'ils utilisent, le poids de leur silence, et l'étendue de leur complicité.

Les mots sont des armes. Les seules à notre portée. Utilisons-les!

 


> "Désengagement : Opération médiatique au service de l’occupation" - Ali Samoudi 08-09-05

>"Glossaire de la dépossession" - Paul de Rooij 11-01-06

> "Cinq mythes veulent sanctionner les crimes de guerre d’Israël" - Jonathan Cook 28-07-06

 

 

-> Les règles de savoir-vivre lorsqu'il sagit du conflit Israelo-Arabe




sur les médias israéliens:
-> "Quand Napoléon a gagné à Waterloo" - Uri Avnery 04-09-06


 

Conclusions

Et pendant ce temps l'étau se resserre et aucune condamnation n'est proférée, aucune action n'est entreprise. Nos gouvernements sont responsables de leur silence et de leur passivité. A nous de le leur rappeler.

Comment l'humanité peut-elle accepter qu'une population entière soit enfermée, séquestrée, affamée, étouffée, bombardée, massacrée?
La vie d'un Palestinien vaut-elle moins que celle d'un rat de laboratoire?

Nous avons le devoir de lutter contre cette impunité dont bénéficie Israël depuis sa création, contre son arrogance.
Exigeons la comparution de ses dirigeants devant la Cour Internationale de la Haye!
Exigeons de la part de nos gouvernements des sanctions à la mesure de la démesure israélienne!
Boycottons les produits israéliens, Désinvestissons de leur entreprises et de celles qui soutiennent cet état criminel (Caterpillar, Connex, etc)

 

texte: mirouille - 7 août 2006
photos:17e mission civile suisse - octobre 2005


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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